Égalité des genres : une priorité de l’UNESCO au cœur du projet Ressources éducatives

Date de publication : 22/10/2024

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En Afrique subsaharienne, les inégalités d'accès à l'éducation persistent, notamment pour les filles, qui sont encore largement sous-scolarisées, selon les données de l'UNESCO (2023). En effet, selon les plus récentes données de l’UNESCO (2023), « en Afrique subsaharienne, les filles ont toujours beaucoup moins de chance d’être scolarisées, quel que soit le niveau d’éducation pris en compte. Plus de la moitié de tous les enfants non scolarisés qui auraient l’âge d’être au primaire ou au secondaire vivent en Afrique ». Face à ce constat alarmant, le projet Ressources éducatives s'efforce de promouvoir l'égalité des genres en assurant un accès équitable aux ressources pédagogiques pour tous les enfants. 

Cette préoccupation se reflète d’ailleurs sur le contenu des évaluations menées en collaboration avec les pays cibles du projet. Les analyses diagnostiques de la chaîne des ressources éducatives intègrent ainsi une approche genrée, non seulement pour mettre en lumière les disparités entre hommes et femmes, mais surtout pour examiner l'impact de ces différences sur la production, la diffusion et l'utilisation des ressources éducatives pour le renforcement des apprentissages. Un indicateur clé est le niveau d'instruction, qui influence directement la demande de matériel écrit, notamment dans des contextes où la faible scolarisation limite l’accès à ces ressources, fragilisant ainsi l’industrie du livre. Par exemple, au Togo, près de deux fois plus de femmes sont analphabètes que d’hommes chez la population âgée de 15 à 49 ans, un phénomène directement lié au secteur de l’éducation et qui n’est pas sans répercussion sur le reste de la chaîne des ressources éducatives. À cet effet, trois analyses diagnostiques ont été finalisées et sont disponibles (Burkina FasoSénégalTogo), tandis que quatre autres sont toujours en cours (Madagascar, RCA, Bénin, Comores). 

Le projet s’est également attelé à l’intégration de critères sur le genre dans d’autres activités. En ce qui concerne l’évaluation de la qualité des manuels scolaires, un critère spécifique portant sur les stéréotypes liés au genre fait partie de la dimension « éditoriale, technique et ancrage socioculturel ». Cet effort permet d’identifier et de corriger les biais présents dans les contenus éducatifs, favorisant ainsi une représentation plus équitable des rôles des femmes et des hommes. L’évaluation a été complétée dans 10 pays d’Afrique subsaharienne francophone (Bénin, Burundi, Congo, Guinée, Madagascar, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo). Le rapport synthèse de la première phase révèle que même si la présence de stéréotypes n’est pas toujours flagrante dans les manuels, « une attention toute particulière pourra encore être apportée à une association non genrée des métiers et de certaines situations de responsabilité́ dans la société ».

Ressources éducatives met aussi de l’avant des femmes inspirantes dans divers contextes. Sur le site du projet, la série Paroles d’expert·e·s fait intervenir des spécialistes du domaine, dont plusieurs modèles de réussite féminins. Comme Bineta Ka Ba, cheffe de la Division Édition et Manuels scolaires de l’INEADE et Mona Laroussi, directrice de l’IFEF, qui reviennent sur les enjeux des ressources éducatives en Afrique subsaharienne francophone, ces femmes nous partagent leurs expertises en éducation. De plus, lors du forum régional des Rencontres africaines pour les ressources éducatives (RARE 2022), l’importance du leadership féminin a été mise en lumière. Les discours d’ouverture et de clôture ont largement été prononcés par des femmes : Elsa Duret pour l’Agence française de développement ; Marianne Cosserat, Clémence Théveniau et Solène Leblanc-Maridor pour l’Institut français ; Khady Diop Mbodj pour le ministère de l’Éducation nationale du Sénégal ; et Fatimata Ba Diallo pour la CONFEMEN. La clôture a également vu la participation notable de la professeure Afsata Paré-Kaboré, qui a contribué à la synthèse des recommandations. 

En parallèle, le projet valorise activement les voix des enseignantes, souvent marginalisées dans les discussions sur l’éducation. À travers des témoignages, comme celui de Mme Gbegbi, enseignante au Togo, ces femmes partagent les défis qu’elles rencontrent et les succès obtenus grâce aux nouvelles ressources pédagogiques mises à leur disposition. Ces outils pédagogiques comportent notamment des planches alphabet murales et des kits pédagogiques, distribués à plus de 35 000 exemplaires par l’UNESCO.

Pour en savoir davantage sur l’égalité des genres au cœur du projet, visionnez cette vidéo réalisée à l’occasion de la Journée internationale de la fille.

 

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