Vers de meilleures données sur les ressources éducatives

Date de publication : 27/05/2024

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SIGE

Lors de la première phase du projet Ressources éducatives, les analyses diagnostiques ont révélé des lacunes dans les outils statistiques utilisés par les ministères de l'Éducation nationale pour planifier et suivre les politiques liées aux ressources éducatives. Les outils tels que le Système d'Information de Gestion de l'Éducation (SIGE) et les modèles de simulation des besoins et des coûts étaient souvent incomplets ou inexistants. Le renforcement des SIGE pour la collecte et l’analyse des données sur les ressources éducatives, ainsi que le développement d’outils de simulation pour la planification, sont donc devenus des priorités pour appuyer les pays cibles dans le cadre de la phase 2 du projet, afin d'informer la formulation et la mise en œuvre de politiques réalistes en matière de production, de diffusion et d’allocation de ressources éducatives.

Dans ce contexte, une méthodologie diagnostique pour les données sur les ressources éducatives a été élaborée et appliquée dans trois pays : le Bénin, le Burundi et Madagascar. Cette méthodologie se concentre sur la collecte, le traitement, la gestion et l'utilisation des données relatives aux ressources éducatives. Les rapports nationaux élaborés après cette mise en œuvre ont examiné le cycle de collecte des données administratives, le processus de planification, les données financières et les enquêtes sur échantillon.

Les rapports nationaux ont montré que si des données sur les manuels scolaires sont généralement disponibles, celles sur les autres ressources éducatives, notamment les matériels didactiques et les ressources numériques, sont moins bien couvertes. Les processus de planification et de suivi sont en place, mais les modèles de simulation restent succincts et souvent insuffisants pour les autres ressources éducatives. L’acquisition de la plupart des manuels scolaires dans les pays sont encore pris en charge par des projets de partenaires, et les budgets nationaux dédiés aux ressources éducatives sont souvent insuffisants. Les informations financières sont globalement rares, et les données sur l'utilisation effective des ressources en classe sont limitées. La numérisation progressive de la collecte de données dans les trois pays devrait toutefois améliorer la fiabilité et l'exhaustivité des informations.

En avril 2024, des ateliers nationaux de présentation des rapports ont rassemblé les points focaux des pays, des représentants de l’UNESCO, des directions de la planification, des systèmes d’information des ministères de l’éducation, des représentants de partenaires de l’éducation et des éditeurs privés. Ces ateliers ont permis de discuter des recommandations et de voir comment tirer profits des dispositifs récents initiés dans les pays.

L'atelier du Bénin, qui a eu lieu le 18 avril 2024, a réuni les secrétaires généraux des ministères des Enseignements primaire et secondaire et divers cadres. La mise en place d’un système d’informations au niveau élève, nommé Educ Master, offre des perspectives intéressantes. Une politique du livre scolaire en cours d’élaboration pourrait être mieux fondée sur des données pertinentes. Le portail Open Data de l’Institut de Statistiques pourrait également être mieux utilisé pour diffuser ces données. Il est recommandé de créer un manuel de procédures pour améliorer la production et l’utilisation des données éducatives, en s'inspirant du travail réalisé par l’UNESCO à Madagascar.

À Madagascar, l’atelier de restitution s’est tenu le 24 avril 2024. L’UNESCO a diagnostiqué le SIGE, menant à la mise en place de collectes complémentaires de données et à la création d’un manuel de procédures détaillant le rôle de chaque acteur. Le dispositif de retour d’informations vers les écoles et les circonscriptions scolaires pourrait être pérennisé en utilisant les entrepôts de données et les outils de visualisation disponibles. Dans un secteur de l’édition privée dynamique, les livres scolaires pourraient être inclus dans les données collectées. Une meilleure coordination entre les acteurs et la prise en compte des évaluations existantes des manuels scolaires par l’UNESCO et la CONFEMEN sont également nécessaires.

Au Burundi, l’atelier du 25 avril 2024, a été riche en discussions, avec des propositions concrètes pour améliorer le rapport national. La numérisation de la collecte des données administratives semble prometteuse, permettant aux responsables régionaux une meilleure allocation des ressources. Des études sur les TICE réalisées par la société civile et l’UNESCO fournissent des informations précieuses sur leur utilisation par les enseignants. La formation des enseignants à l’utilisation des ressources éducatives apparaît centrale et devrait être bien planifiée.

L'amélioration des données sur les ressources éducatives est cruciale pour garantir une éducation de qualité. La collaboration entre les acteurs nationaux et internationaux est essentielle pour surmonter les défis et offrir un avenir meilleur à la jeunesse africaine.

Un webinaire régional est prévu pour le mois de juin 2024 pour partager les expériences et consolider la méthodologie diagnostique. Sur la base des résultats de l’analyse, des modules de formation seront développés, en collaboration avec l’Institut International de Planification de l’Education de l’UNESCO (IIPE-UNESCO), pour une meilleure prise en compte des ressources éducatives dans les SIGE et les modèles de simulation. Un encadrement technique et méthodologique pour la mise à niveau des systèmes d’information et des outils de projection est également prévu. Cette initiative sera prioritairement mise en œuvre dans deux pays où l'UNESCO et ses partenaires sont déjà fortement engagés dans des appuis techniques significatifs dans le domaine des SIGE et des statistiques de l'éducation.