Dialogue au sujet des REL en Guinée: une priorité pour le ministre Cedy

J'aime toujours mettre en avant un point de vue sur l'importance de ces ateliers et des thématiques abordées. En travaillant sur les ressources éducatives, vous concentrerez votre réflexion et votre attention sur la question de la digitalisation, qui constitue une préoccupation nationale pour la Guinée. En effet, nous sommes convaincus que la digitalisation représente l'un des meilleurs moyens de combler rapidement le retard en matière de connaissances et de formation par rapport à d'autres nations.

Cet atelier nous offre l’opportunité, comme l’a souligné également le directeur du Centre de documentation, de progresser vers une plus grande autonomie dans l’apprentissage. Il nous permet de découvrir par nous-mêmes de nombreuses possibilités et de les mettre en œuvre efficacement. Cependant, il est essentiel de ne pas négliger les risques associés à cet auto-apprentissage et à l’universalisation de la diffusion des connaissances. Il appartient donc aux participants de l’atelier d’être perspicaces et vigilants face à ces défis, afin de mieux protéger notre jeunesse.

La digitalisation présente également un autre risque majeur : celui de l’exclusion. En effet, les zones les moins couvertes par le réseau informatique risquent d’être laissées pour compte. Il nous revient, en tant que gouvernement et acteurs du système éducatif, de nous mobiliser pour garantir un accès équitable à la connexion sur l’ensemble du territoire guinéen, afin que chacun puisse profiter des opportunités offertes par le numérique dont l’accès aux connaissances.

Je souhaite que cet atelier soit un véritable espace de réflexion, et non simplement une session de réception d’informations. Il est essentiel que les participants soient autonomes dans l’appropriation des concepts qui seront présentés, afin de pouvoir adopter une posture critique et devenir une véritable force de proposition. L'objectif est que les résultats de ces échanges soient pleinement adaptés aux réalités et aux besoins spécifiques de la Guinée.

En effet, les systèmes sont peut-être conçus pour être applicables partout, mais il est crucial de les adapter à notre contexte, afin qu’ils répondent efficacement aux attentes de nos élèves et de nos enseignants

L’objectif devient de plus en plus pressant, car, comme vous le savez, la digitalisation occupe une place croissante dans nos vies. C’est également pour moi l’occasion de remercier Monsieur le Premier ministre, à travers sa conseillère, dont la présence ici témoigne de son engagement, ainsi que pour le soutien constant apporté au système éducatif. Je tiens aussi à exprimer ma gratitude à l’ensemble des membres du gouvernement pour leur solidarité envers la mission du MEPUA.

Il y a quelques jours, je l’ai dit : j’étais convaincu que les esprits brillants réunis lors de cet atelier devaient se libérer pour tirer le meilleur parti des experts présents. Être expert, c’est aller au-delà de la matière, adopter une approche transversale, et exploiter pleinement leur savoir dans tous les domaines de l’éducation. À travers vos échanges, j’ai été heureux et fier de constater que vous avez su, dans une dynamique constructive, aboutir à une production enrichissante. Désormais, la politique nationale en matière de ressources éducatives libres est en bonne voie de réussite.

Je rappelle, pour le plaisir de tous nos collègues ici présents, que l’INRAP dispose désormais d’une fréquence officiellement attribuée. Le matériel nécessaire pour la radio est déjà en place, offrant ainsi une belle opportunité de s’exprimer à travers ce média. Cette radio éducative doit devenir un outil de formation par excellence, non seulement pour les enseignants, mais aussi pour les élèves.

La qualité de l’éducation est une dimension qui retient particulièrement mon attention. Vous savez que ces ressources éducatives occupent une place importante dans la recherche de solutions à la crise de l’apprentissage. Les spécialistes qualifient la pauvreté éducative en Afrique subsaharienne de préoccupante, avec un taux estimé à 90 %, selon le Rapport mondial de l’éducation, élaboré par l’UNESCO, collaborateur sur cet atelier, et l’Union africaine. La Banque mondiale elle-même souligne que relever ce défi pourrait débloquer des opportunités économiques estimées à plus de 6,5 milliards de dollars sur le continent africain.

Voilà donc les défis qui s’ouvrent à vous. Il y a des opportunités, il y a du potentiel, il y a des choses qui peuvent se faire, mais elles ne pourront aboutir que si nous acceptons l’autonomie de réflexion et de décision, et si nous allons librement vers les résultats que nous souhaitons les meilleurs pour nous-mêmes.

Je voudrais terminer en disant que, pendant cinq jours, vous vous êtes investis ici avec l’objectif de réussir et avec la conviction que cette réussite est toute proche. Il nous reste quelques étapes pour aboutir à cette politique nationale. Surtout, ne baissez pas les bras ! Faites preuve de persévérance, de courage, d’imagination et d’inventivité, pour que cette politique nationale soit non seulement pilotable à notre niveau, mais surtout soutenable, afin que nous puissions la poursuivre après cette période probatoire.

C’est vous qui êtes directement concernés, car si vous êtes ici en atelier aujourd’hui, vous serez bientôt de retour dans vos départements. Il est donc essentiel que chacun, à son niveau, au sein du ministère de l’Éducation, transmette le message porté ici. Il faut que tous prennent conscience qu’il existe, à travers le monde, des ressources éducatives libres, accessibles à nous tous.

J’ai écouté attentivement vos recommandations avec la représentante de l’UNESCO. Je peux vous assurer que je serai à vos côtés pour les concrétiser, mais c’est surtout vous qui devez être à mes côtés pour y parvenir.

J’encourage nos partenaires et collègues à dépasser les aspects purement techniques qui ont été décrits tout à l’heure. Je vous invite également à rassurer l’ensemble de nos partenaires et vos collaborateurs : du côté des partenaires comme du gouvernement, il n’y aura aucune limite à notre volonté de transformer cette ambition en actions concrètes; aucune limite ne sera posée pour l’amélioration de notre système éducatif.
C’est par vous, et par les enseignants dans les classes, que cela deviendra possible.